Erin Meyer, professeure affiliée de comportement organisationnel à l’INSEAD, a déclaré que les sociétés confucéennes, telles que la Chine, la Corée et le Japon, partagent le concept de miazai, ou « sauver la face ». « En Chine, « sauver la face » d’une autre personne est plus important que d’affirmer ce que vous pensez être correct. »
En revanche, les étudiants français et allemands apprennent dès le plus jeune âge à ne pas être d’accord. On enseigne aux étudiants français à raisonner via le triptyque thèse, antithèse et synthèse, en construisant les deux aspects d’une argumentation (« peser le pour et le contre ») avant de parvenir à une conclusion. Les Allemands peuvent débattre d’une position sans désapprouver la personne (ex. un participant allemand à un atelier de facilitation a prononcé le mot allemand « Sachlichkeit » ou « objectivité », pour évoquer ce qui sépare les opinions ou les idées de la personne qui les prononce.)
Meyer résume ainsi : les Allemands, les Français, les Néerlandais et les Danois sont capables d’affronter des désaccords (dans la confrontation et le conflit) ; les Américains sont généralement moins directs et privilégient les commentaires négatifs de préférence à un style conflictuel ; et les Chinois, les Japonais, les Thaïlandais et les Indonésiens estiment qu’il est impoli de ne pas être d’accord.
(Un participant allemand à un atelier a déclaré qu’il existait un mot allemand, Sachlichkeit, ou « objectivité », qui sépare les opinions ou les idées de la personne qui les prononce.)
Costick et Melton estiment que le débat et le désaccord sont bénéfiques pour les équipes. Débattre permet d’envisager de meilleures solutions. En règle générale, les équipes se sentent plus étroitement liées lorsqu’elles échangent un large éventail d’idées et de perspectives. Le point majeur de la diversité et de l’inclusion ne consiste-t-il pas à réunir des personnes ayant des opinions divergentes ?
Ils suggèrent ainsi quelques règles de base utiles pour faciliter les conversations animées :
Traitez-vous les uns les autres avec respect et mettez au défi la position (l’idée), pas la personne.
Écoutez-vous attentivement avant de répondre et demandez des éclaircissements si nécessaire. Recueillez des faits, ne passez pas directement aux conclusions.
Soyez prêts à débattre c’est-à-dire à présenter des faits et des données et non des suppositions.
Ne cherchez pas à sortir « vainqueur » du concours. Les débats constituent une opportunité pour trouver et tester les meilleures idées et apprendre, mais pas pour marquer des points.
Une fois que l’équipe a pris une décision en collaboration, tout le monde doit la respecter et la soutenir, même si chacun a ses propres réserves.
Ces quelques règles de base énoncées par Costick et Melton, dans leur article de 2018, ressemblent fort à (voire pourraient s’inspirer de …) celles de l’étiquette de LEGO® SERIOUS PLAY® rédigée il y a près de 20 ans. L’approche LSP renforce également l’équité de participation de chaque membre du groupe au débat.
La plupart d’entre nous savent intuitivement que l’art et la musique sont des formes d’expression souvent décrites comme « au-delà des mots ». Vous pouvez accéder ainsi à des sentiments profonds, que vous n’aviez parfois même pas compris, en dessinant une image ou en écrivant un poème. Ce sont là des poursuites solitaires. LSP est une activité collective qui permet d’éprouver des émotions profondes et de les exprimer en confiance. En recourant à un modèle LSP pour présenter sa propre pensée, sa propre identité, celui-ci se sépare distinctement du constructeur et offre au constructeur la liberté d’extérioriser et d’objectiver ses sentiments en toute sécurité.
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Article traduit et adapté de The Gazette – Avril 2019, édité par Rasmussen Consulting. Robert Rasmussen, que nous remercions pour son autorisation, est l’un des fondateurs de l’approche LEGO® SERIOUS PLAY® www.rasmusssenconsulting.dk